"Mangeuses" dans le Harper's Bazar
“L'éloquence gourmande”
Dans son essai tout juste paru Mangeuses. Histoire de celles qui savourent, dévorent ou se privent à l'excès (Pérégrines), Lauren Malka rattache cette nouvelle tendance au lien singulier que les femmes entretiennent avec la nourriture depuis très longtemps. L'une des étapes majeures de ce phénomène se situerait, selon elle, à la fin du XIXe siècle, “quand Grimod de la Reynière fonde la “gastronomie” à travers ce qu'il appelle “l'éloquence gourmande”. Son but : réhabiliter le péché de gourmandise en associant la nourriture à des valeurs intellectuelles et érudites. À partir de là, la société ne parle plus de “ventre” mais de “palais”, et les amateurs de bonnes nourritures ne sont plus associés à des “gloutons” mais à des “gourmets”".