Lumières sur la ville
Nous ne sommes pas faits pour les ténèbres. La nuit, c’est le royaume des revenants, des illusions, des chimères et du désordre. À l’inverse, dans nos imaginaires, la lumière est principe de vie, parfois même de vérité, et l’aube, promesse de renaissance. Aussi la domestication de la lumière, de la flamme à l’électricité en passant par le gaz, s’annonçait-elle comme un progrès technique et social décisif : la conquête de la nuit inaugura l’ère de la modernité, offrant aux hommes un moyen d’assurer leur bonheur, leur confort et leur sécurité. Car la lumière est aussi, et peut-être avant tout, un enjeu de pouvoir : de la première lanterne royale au développement des leds dans la smart city, la lumière urbaine, née pour seconder la police au XVIIe siècle, trace des frontières, délimite les lieux fréquentables, et permet de scander autrement les rythmes de travail. Mais c’est également grâce à elle que s’inventa la vie nocturne, et ses fêtes... Du Moyen Âge au XXIe siècle, telle est la fascinante et paradoxale histoire de la lumière urbaine, entre progrès technique et bouleversement social, au carrefour de l’ordre et du désordre, que retrace Agnès Bovet-Pavy dans cet ouvrage richement documenté et magnifiquement illustré.
Agnès Bovet-Pavy est productrice. Elle est aussi l’auteur d’un documentaire récent sur l’histoire de la lumière urbaine, produit par Les Films du Tambour de soie, qui sera diffusée sur Arte en octobre 2018 : Lumières sur la ville.